Distinction de l'apparence et de la réalité par une enfant de 5 ans, après hésitation

Distinction de l'apparence et de la réalité par une enfant de 5 ans, après hésitation

Vidéo : Distinction de l'apparence et de la réalité par une enfant de 5 ans, après hésitation
Vidéo : Distinction de l'apparence et de la réalité par une enfant de 5 ans, après hésitation
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Distinction de l'apparence et de la réalité par une enfant de 5 ans, après hésitation

Vidéo / 2-5 ans / Développement cognitif, Théorie de l’esprit

Ce qu'on appelle théorie de l'esprit (theory of mind, en anglais) concerne la capacité des enfants à comprendre leur propre fonctionnement mental ou celui des autres. En d'autres mots, comment les enfants en viennent à saisir que les états mentaux, tels que les croyances, les désirs, les intentions, les émotions ou les connaissances, déterminent les comportements humains (Houdé, 2013). Une des tâches employées pour évaluer cette compréhension est celle de la distinction apparence/réalité.

Dans ce type de tâche — inspirée de Flavell et al., 1983; voir Houdé, 2013, p. 117 —, on présente à l'enfant un objet dont l'apparence est trompeuse (par exemple, un coffre qui ressemble à un livre). On lui demande dans un premier temps d'observer l'objet sans le manipuler et de dire de quoi il s'agit. On le laisse ensuite manipuler l'objet et découvrir sa vraie nature.

On reprend ensuite l'objet et on pose deux questions (Nader-Grosbois et Thirion-Marissiaux, 2011) : une sur l'apparence de l'objet (À quoi ça ressemble?) et une sur l'identité réelle de l'objet (Qu'est-ce que c'est pour de vrai?).

Avant 4-5 ans, les enfants répondent qu'il s'agit d'une boite qui ressemble à une boite ou d'un livre qui ressemble à un livre. Ils ne répondent pas qu'il s'agit d'une boite qui ressemble à un livre (Houdé, 2013). Ils n'arrivent pas à concevoir qu'il y a une différence entre les croyances suscitées chez eux par l'objet et ce qu'il est réellement. Cependant, à partir de 4 ou 5 ans, la majorité reconnait que l'objet leur a semblé une chose, mais qu'il est en réalité autre chose (Deneault et Morin, 2007). On peut considérer que cette tâche est une sorte de question de fausse croyance, mais intra-individuelle : l'enfant doit comprendre qu'il a eu une fausse croyance (Houdé, 2013). Voir aussi sur le présent site le texte théorique : Théorie de l'esprit : la compréhension des états mentaux.

Dans cette vidéo, Clarisse, 5 ans, répond comme les enfants de son âge, mais après une petite hésitation : avant de manipuler l'objet, elle dit qu'il ressemble à un livre. Après l'avoir manipulé et constaté que c'est une boite, elle dit que ça ressemble à une boite. Par contre, à la suite des questions de l'intervieweuse, elle revient sur sa décision et mentionne que ça ressemble à un livre, « mais c'est une boite ». Elle montre ainsi qu'elle comprend bien qu'il y a une différence entre, d'une part, l'apparence trompeuse de l'objet et la croyance qu'il suscite et, d'autre part, ce que cet objet est vraiment en réalité.

Références

Deneault, J. et Morin, P. L. (2007). La théorie de l’esprit : ce que l’enfant comprend de l’univers psychologique. Dans S. Larivée (dir.), L’intelligence. Tome 1. Les approches biocognitives, développementales et contemporaines (p. 154-162). Montréal, Québec : ERPI.

Houdé, O. (2013). La psychologie de l’enfant (6e éd.). Paris, France : PUF.

Nader-Grosbois, N. et Thirion-Marissiaux, A.-F. (2011). Principaux cadres théoriques à propos de la théorie de l'esprit. Dans N. Nader-Grosbois (dir.), La théorie de l'esprit. Entre cognition, émotion et adaptation sociale (p. 21-44). Bruxelles, Belgique : De Boeck Supérieur.

Auteur(s): 

Nathalie Fréchette et Paul Morrissette

Ayant(s) droit: 

CCDMD

Date de parution ou dernière mise à jour: 

2018-04-23

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