Évolution de l'attachement de 7 à 13 mois

Évolution de l'attachement de 7 à 13 mois

Vidéo : Évolution de l'attachement de 7 à 13 mois
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Évolution de l'attachement de 7 à 13 mois

Vidéo / 0-2 ans / Développement social et affectif, Attachement, Interaction avec les adultes

La théorie de l'attachement a été proposée par Bowlby. Il supposait qu'au cours des premiers mois de la vie, les bébés développaient un lien affectif très fort avec l'adulte qui s'occupait d'eux, en général leur mère. C'est auprès de cette figure d'attachement que les enfants se sentiraient en sécurité et chercheraient le réconfort. S'inspirant des recherches de Harlow sur les primates, Bowlby affirmait que ce besoin d'affection et de sécurité était encore plus important que le besoin de nourriture. La personne significative qui s'occupe de l'enfant ne serait donc pas seulement une figure nourricière. Ce lien serait d'une importance primordiale, car il servirait de modèle aux relations affectives futures de l'enfant (Boyd et Bee, 2017; Fréchette et Morissette, 2008; Papalia et Martorell, 2018).

La théorie suppose que ce lien serait visible par un ensemble de comportements d'attachement apparaissant vers l'âge de 6 à 8 mois. À cet âge, les bébés montrent une résistance à la séparation, c'est-à-dire qu'ils peuvent manifester de la détresse lorsque leur figure d'attachement les quitte, surtout dans un environnement peu familier. Ils démontrent aussi une méfiance envers les étrangers, c'est-à-dire les adultes qu'ils connaissent peu. Enfin, en situation de stress ou de peur, ils cherchent activement la présence de leur figure d'attachement pour se faire rassurer. Aucun de ces comportements n'est visible chez des bébés plus jeunes (Boyd et Bee, 2017; Fréchette et Morissette, 2008; Papalia et Martorell, 2018). 

On observe d'abord Liliane à 7 mois, en présence de personnes qu'elle n'a jamais rencontrées auparavant. Elle ne réagit pas négativement lorsqu'un étranger s'assoit proche d'elle ni lorsque ses parents quittent la pièce et qu'elle demeure dans les bras de l'étrangère. On la voit même manifester sa joie à la fin. À 9 mois, son comportement est déjà un peu différent, bien qu'il s'agisse de sa deuxième rencontre avec l'équipe de tournage. Elle semble plus soucieuse lorsque ses parents quittent la pièce, même si elle accepte de se faire prendre par les étrangers. Au retour de son père, elle va dans ses bras et refuse d'en sortir pour être de nouveau dans les bras de l'étrangère. Plus tard, au même âge, elle quittera en pleurnichant l'étrangère pour aller se faire rassurer par son père.

Lorsque Liliane a 11 mois, sa crainte des étrangers a augmenté et elle manifeste son désarroi lorsqu'elle est trop proche d'eux, en jetant de nombreux regards vers ses parents, puis en pleurant (à noter : il n'y a pas de son dans cette séquence). À 12 mois, Liliane refuse d'abord de s'éloigner de son père, qui constitue sa base de sécurité, même si on tente de l'attirer avec des biscuits : elle rebrousse chemin lorsqu'elle se rapproche du caméraman. On peut cependant observer qu'après des périodes de familiarisation elle accepte de s'approcher des étrangers ou d'interagir avec eux.

Enfin, à 13 mois, Liliane refuse de s'éloigner de son père à cause de la présence de deux étrangers (Paul et le caméraman). Elle les pointera d'ailleurs à deux reprises, faisant appel à la référence sociale pour guider son comportement. On observe chez Liliane une évolution assez caractéristique des comportements d'attachement : peu de comportements d'attachement visibles au départ (à distinguer du lien d'attachement, qui a déjà commencé à se former), puis une crainte des étrangers, de l'anxiété lors de la séparation d'avec ses figures d'attachement, des comportements pour rétablir le contact avec les figures d'attachement et une prudence lorsqu'il faut s'éloigner de sa base de sécurité. Fait intéressant à noter, même si les textes sur l'attachement donnent généralement la mère comme figure d'attachement, on voit bien avec les comportements de Liliane que le père est aussi une figure d'attachement pour l'enfant.

Références

Boyd, D. et Bee, H. (2017). Les âges de la vie (5e éd.). Saint-Laurent, Québec : ERPI.

Fréchette, N. et Morissette, P. (2008). Je m’attache et je m’identifie : le développement socioaffectif de 0 à 3 ans. Dans C. Bouchard (dir.) et N. Fréchette (collab.), Le développement global de l’enfant de 0 à 5 ans en contextes éducatifs. Québec, Québec : Les Presses de l’Université du Québec.

Papalia, D. E. et Martorell, G. (2018). Psychologie du développement de l’enfant (9e éd.). Montréal, Québec : Chenelière Éducation.

 

Auteur(s): 

Nathalie Fréchette et Paul Morissette

Ayant(s) droit: 

CCDMD

Date de parution ou dernière mise à jour: 

2011-11-04

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