Développement de l'enfant

Les fonctions exécutives (FE) sont un ensemble de fonctions cognitives dites supérieures. Elles permettent de s'adapter à une situation changeante en contrôlant le comportement, les pensées et les émotions. Ainsi, l'enfant peut poser des actions intentionnelles et réfléchies afin d'atteindre son objectif, qu'il s'agisse, par exemple, de résoudre un conflit interpersonnel ou encore un problème mathématique complexe (Benson et Sabbagh, 2013; CTREQ, 2018; Gagné, Leblanc et Rousseau, 2009; Guay, 2019; Hammarrenger, 2017). Actives dès la petite enfance, elles apparaissent et se complexifient en fonction de la maturation du lobe frontal et des stimulations (expériences) proposées à l'enfant, et ce, jusqu'au début de l'âge adulte (Duval, Bouchard et Pagé, 2017; Gagné, Leblanc et Rousseau, 2009; Hammarrenger, 2017). Pour plus de détails, consultez le texte théorique : Fonctions exécutives.

L'inhibition est la capacité à supprimer intentionnellement une réponse non pertinente ou une réponse dominante ou automatique (CTREQ, 2018; Hammarrenger, 2017). Elle permet à l'enfant de résister aux distractions de son entourage ou de contrôler ses comportements, ses pensées et ses émotions (CTREQ, 2018; Duval, Bouchard et Pagé, 2017; Gagné, Leblanc et Rousseau, 2009; Hammarrenger, 2017). Dans un premier temps, l'enfant apprend à inhiber ses comportements, puis s'ajoutent les pensées et les émotions. À titre d'exemple, un enfant âgé de 3 à 5 ans est en mesure d'attendre son tour pour se laver les mains ou de se retenir de faire un geste (p. ex., le jeu Jean dit ou le Test de la guimauve). Entre 5 et 8 ans, l'inhibition se complexifie et se nuance. Ainsi, vers 7 ans, l'enfant peut interrompre une action qu'il a amorcée, réfléchir avant de poser une action et résister de plus en plus aux distractions (CTREQ, 2018; Gagné, Leblanc et Rousseau, 2009). Cette résistance aux distractions l'aide, entre autres, à résoudre des problèmes de mathématiques en lui permettant d'ignorer les informations non essentielles (Cragg et Gilmore, 2014). À compter de 9 ans, l'enfant est en mesure de s'auto-observer pour ajuster ses comportements inhibiteurs (Gagné, Leblanc et Rousseau, 2009). Par exemple, le jeune pourrait se rendre compte qu'il n'est plus concentré sur sa tâche, car il y a eu un bruit dans sa classe, et après cette prise de conscience, se remettre au travail.

Dans cette vidéo, Oscar, 10 ans, est soumis à une tâche d'inhibition cognitive, le test Jour-Nuit. Ce test consiste à demander à l'enfant de dire « nuit » lorsqu'on lui présente une image de soleil, et de dire « jour » lorsqu'on lui présente une image de lune. Après s'être fait expliquer les consignes, Oscar réagit en disant que ce type de tâche « n'est pas son truc! ». L'adulte propose un essai. Oscar ne fait aucune erreur. La tâche peut commencer.

En tout, l'adulte montre vingt-quatre cartes, douze soleils et douze lunes, dans un ordre aléatoire. À trois reprises, Oscar hésite ou nomme l'image présentée. Lorsque l'adulte lui demande d'expliquer les difficultés rencontrées, Oscar dit qu'il s'attendait à ce que les images lui soient présentées en alternance (soleil, lune, soleil, lune, etc.). Comme ce ne fut pas le cas, il a commis des erreurs. Oscar fait preuve de métacognition en parlant de sa façon de répondre à ce type de tâche : il souligne qu'il est « réactif » et qu'il ne prend pas toujours le temps de réfléchir avant de répondre. Ces comportements sont typiques d'un enfant de cet âge.