Piaget : égocentrisme et phénomènes naturels

Piaget : égocentrisme et phénomènes naturels

Vidéo : Piaget : égocentrisme et phénomènes naturels
Vidéo : Piaget : égocentrisme et phénomènes naturels
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Piaget : égocentrisme et phénomènes naturels

Vidéo / 2-5 ans, 5-12 ans / Développement cognitif, Égocentrisme

Entre l’âge de 2 et 6-7 ans, les enfants entrent dans la période préopératoire. Cette période est marquée par le développement de la fonction symbolique, c’est-à-dire la capacité d’avoir des représentations mentales. Une telle  évolution cognitive implique que l’intelligence des enfants devient progressivement plus conceptuelle (Boyd et Bee, 2017; Bouchard, Fréchette et Gravel, 2008; Papalia et Martorell, 2018).

Selon Piaget et Inhelder (1980), l’égocentrisme est une des limites de la pensée préopératoire qui influencera plusieurs des comportements observés durant cette période. On définit l’égocentrisme comme l’incapacité de prendre conscience du point de vue de l’autre (Boyd et Bee, 2017; Bouchard, Fréchette et Gravel, 2008; Piaget et Inhelder, 1980; Papalia et Martorell, 2018). Les enfants sont centrés sur leur propre point de vue et ont de la difficulté à être objectifs. L’égocentrisme peut se manifester dans différentes situations, dont la compréhension des phénomènes naturels.

En effet, la compréhension de phénomènes naturels, en particulier la conception de la vie, est, d'après Piaget, teintée par plusieurs limites de la pensée préopératoire. Parmi ces limites, il y a premièrement le raisonnement transductif, qui consiste à établir des liens entre deux événements sans logique réelle (Boyd et Bee, 2017; Bouchard, Fréchette et Gravel, 2008; Papalia et Martorell, 2018).

Aussi, l'égocentrisme se manifeste de deux façons lorsqu'il est question des phénomènes naturels : l'animisme et l'artificialisme. L'animisme consiste à prêter des caractéristiques humaines à des objets inanimés ou à des animaux. Ainsi, l'enfant part de ce qu'il connaît le mieux, soit les êtres humains, pour généraliser à ce qui n'est pas humain. L'artificialisme, quant à lui, est le fait de considérer que tout a été fait pour et par les êtres humains (Boyd et Bee, 2017; Bouchard, Fréchette et Gravel, 2008; Piaget et Inhelder, 1980; Papalia et Martorell, 2018).

Pour vérifier la compréhension des phénomènes naturels, Piaget utilisait une tâche semblable à celle illustrée dans cette vidéo : l'adulte pose des questions à l'enfant sur différents phénomènes naturels ou objets. L'enfant doit dire s'ils sont vivants ou non et ensuite expliquer sa réponse. Pour plus de détails, voir le texte Période préopératoire selon Piaget.

Il faut aussi noter que les recherches sur la théorie de l’esprit nuancent la notion d’égocentrisme enfantin décrite par Piaget, puisqu’elles supposent une certaine compréhension de la pensée se révélant plus précoce que ne le supposait ce dernier (Piaget et Inhelder, 1980). On peut lire Thommen et Rimbert (2005) pour voir comment la théorie de Piaget et les travaux sur la théorie de l’esprit peuvent être conciliés. Pour plus de détails, voir le texte Théorie de l'esprit : la compréhension des états mentaux ainsi que les vidéos portant sur le sujet sur ce site. 

Dans cette vidéo, Valérie,  âgée 5 ans, répond aux questions sur les phénomènes naturels. Elle fait preuve d'animisme à plusieurs occasions. Par exemple, elle affirme que le soleil dort la nuit tout comme le ferait un être humain. Elle démontre aussi de l'artificialisme lorsqu'elle nous dit que les lacs ont été remplis d'eau par les messieurs. Ou encore, lorsqu'elle soutient que les jouets ne sont pas vivants parce qu'autrement nous ne pourrions pas les utiliser pour jouer. Elle tient aussi plusieurs raisonnements transductifs, par exemple lorsqu'elle justifie que la pieuvre est vivante par le fait qu'elle vient de la mer.

Références

Bouchard, C., Fréchette, N. et Gravel, F. (2008). Je pense : le développement cognitif de 3 à 5 ans. Dans C. Bouchard (dir.) et N. Fréchette (collab.), Le développement global de l’enfant de 0 à 5 ans en contextes éducatifs. Québec, Québec : Les Presses de l’Université du Québec.

Boyd, D. et Bee, H. (2017). Les âges de la vie (5e éd.). Montréal, Québec : ERPI.

Papalia, D.E. et Martorell, G. (2018). Psychologie du développement de l’enfant (9e éd.). Montréal, Québec : Chenelière Éducation.

Piaget, J. et Inhelder, B. (1980). La psychologie de l'enfant. Paris, France : Presses universitaires de France, collection « Que sais-je ».

Thommen, E. et Rimbert, G. (2005). L’enfant et les connaissances sur autrui. Paris, France : Éditions Belin (Belin Sup).

Auteur(s): 

Nathalie Fréchette et Paul Morissette

Ayant(s) droit: 

CCDMD

Date de parution ou dernière mise à jour: 

2011-11-03

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